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Soutenir la culture tibétaine c'est aussi soutenir les moines et les monastères.
L'idée du projet concernant le monastère de Muné au Zanskar est née de ma rencontre il y a une quinzaine d'années avec les moines de ce monastère qui m'avaient fait part de leur extrême difficulté à assurer la survie de leur monastère. En effet à cette époque il ne subsistait que huit vieux moines pour continuer de faire vivre cet important lieu de la culture tibétaine, il faut savoir qu'il y a cinquante ans de cela, ce monastère hébergeait une soixantaine de moines qui rayonnaient dans la vallée du Zanskar pour perpétuer cette culture tibétaine vieille de plus de 2500 ans. Il y a quatre ans, quelques familles zanskaries soucieuses de préserver leur monastère décidèrent que l'un de leurs enfants en accord avec celui-ci deviendrait moine. Quinze jeunes moines rejoignirent le monastère et enfin assurèrent le futur de celui-ci.
A l'époque où ce monastère rayonnait sur une partie de la vallée du Zanskar, la nourriture des moines était assurée par les villageois qui fournissaient le beurre, la tsampa (farine d'orge grillée), la farine de blé, quelques légumes comme les petits pois et les pommes de terre qui poussent dans ces hautes vallées à 3800 mètres d'altitude. Depuis une quinzaine années, le nombre d'habitants vivant au Zanskar diminue car les jeunes sont de plus en plus nombreux à rejoindre l'armée indienne qui recrute énormément de jeunes issus de cette région pour prévenir toute invasion du voisin Pakistanais. De plus avec l'arrivée du tourisme dans les années 1980, nombreux sont les jeunes Zanskaris qui partent chercher du travail dans le secteur du tourisme (agences de trekking, hôtellerie, restauration, etc…) à Leh, la capitale du Ladakh, région voisine du Zanskar à deux jours de bus.
Les moines de Muné, faute d'agriculteurs suffisants pour les approvisionner, ne vivent plus au monastère et doivent se rendre dans leurs villages d'origine où leurs parents les prennent en charge. Cette situation provoque une désertification du monastère et les 15 jeunes moines nouvellement admis passent trop peu de temps avec leurs aînés à étudier la religion, l'astrologie, la médecine traditionnelle et la peinture tibétaine et ainsi assurer la pérennité de leur culture.
L'association des moines du monastère ainsi que mes nombreuses rencontres avec le frère du Dalaï lama, Mr Tendzin Choegyal Ngari Rimpoché qui est en charge du monastère de Muné, m'ont sensibilisé sur l'important problème de survie du monastère de Muné et la protection de leur culture. Il faut savoir que depuis l'invasion du Tibet par les Chinois à la fin des années 1950, la religion et la culture tibétaine sont soumises à une violente répression chinoise qui tente d'éradiquer la culture tibétaine au profit de la leur.
Le Zanskar est une région très faiblement peuplée, environ 15.000 habitants seulement entourés par plus d'un milliard d'indien et plus de 140 000 000 habitants au Pakistan voisin.
Notre association en partenariat avec l'association de la comédienne Véronique Jannot "Graines d'Avenir" a donc décidé d'aider ce vieux monastère en fournissant aux 23 moines la nourriture dont ils ont besoin mais aussi en réparant et en équipant la cuisine complètement inadaptée ce qui leur permettra de demeurer au monastère et d'étudier la philosophie Bouddhiste ainsi que la culture tibétaine: écriture, astrologie, peinture d'art ainsi que des notions de médecine tibétaine. Pour cela l'urgence consiste à réparer les bâtiments qui menacent de s'effondrer.
